jeudi 3 novembre 2011

Tu m'envoies un mail ?



Dès que j'ai posé mes yeux sur la couverture de ce livre, j'ai su que je prendrai du plaisir à le lire...


Tu m'envoies un mail ?
Bienvenue dans le monde de l'entreprise.
Emmanuelle Friedmann
 Je me suis dit "Tient, ça doit être bien croustillant", regardons le résumé du livre :


"Une jeune femme, nouvellement embauchée au sein du service de communication d'une grande entreprise, tente de survivre dans cet univers surréaliste et impitoyable. Elle évoque avec beaucoup d'humour et d'ironie son quotidien."


Et là franchement je n'ai pas été déçue. Ceux qui connaissent la vie dans une grande Entreprise, ou ne serait-ce l'ont entr'aperçu vont s'identifier au personnage ou du moins avoir beaucoup de sympathie et de compassion.

"Pour moi, avant, les mails étaient synonymes d'avoir des amis... Pas de mail, pas d'infos, le téléphone n'est qu'une option qui sert à prévenir de l'envoie d'un mail... Faire un mail, exiger une preuve écrite, c'est qu'en même légèrement horrible. Plus de confiance, il y a le mail, copie à la terre entière qui laisse une trace."

On y retrouve tout : les collègues faux-culs qui font semblant de bosser, qui disent à tous le monde qu'ils sont over-booked mais qui n'en branlent pas une, les chefs tyranniques qui font recommencer le travail alors qu'il n'y connaissent rien, ceux qui ont les dents qui raillent le parquet prêts à vendre leur mère pour avoir une promotion, les réunionites aiguës qui font perdre du temps aux gens mais qui permettent à certains de montrer qu'ils sont importants, les ragots juteux, et le langage de l'Entreprise !!!


"Mais ce n'était pas tout, dans l'Entreprise, en plus de se montrer travailleur, hyperactif et d'aimer utiliser un vocabulaire compliqué, il était bienvenu aussi, pour montrer qu'on avait intégré les concepts de managment, de parler anglais....Plutôt que de repousser des dossiers ou les annuler, on les shut. On ne suit pas le processus de décision, on est respectueux du process... On check ses mails... Dans l'apparence d'un monde où les Américains et les Anglais sont plus in, plus efficient, plus attractive, plus incentive sue nous" 

J'adore les situations absurdes qu'elle décrit :

 "Lorsque Sophie est arrivée, quelques jours après moi, Catherine a commencé par lui demander de faire du classement. Sophie a tenté de lui faire remarquer qu'elle était documentaliste et que le classement n'était pas de sa compétence. Catherine était un peu embêtée. Elle aimait bien les mots "documentaliste" et "base de données", mais elle n'avait jamais réfléchit à leur signification véritable. En fait, elle avait embauché Sophie pour ranger son bureau."


C'est drôle, ça fait sourire mais c'est aussi très réaliste et grinçant ! ça ne donne pas envie d'intégrer une grande boite. Bien au contraire, avec ce livre on a envie de fuir la fausse sécurité que peut représenter une grande structure, à moins de réussir à rentrer dans le moule et de passer son temps à rêver des vacances et des RTT ou à écorcher et monter sur le dos de ses collègues pour pouvoir gravir au plus vite les échelons qui rapprochent de dieu-le-père-directeur-général.
Enfin quoi j'ai beaucoup aimé, ça se lit vite, et quand on le commence on ne le lâche plus, on veut savoir si elle va survivre à cette jungle moderne, remplie de prédatrices en tailleur Prada, rouge à lèvre, et langue de vieille.

2 commentaire(s):

Ca à l'air bien sympa ! J'aime bien lire ce genre de témoignages, au sujet de l'emploi/situations d'entreprises où l'on peut s'identifier, qui sont souvent bien drôles (mais très réalistes).

Comme je peux m'identifier à ce cas-ci (travaillant aussi dans un grand groupe), tu viens de me convaincre de sortir mon porte-monnaie ! En espérant que mon avis soit aussi positif que le tien donc ;)

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